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Trigonobralistes Tome Second

by Inistekar

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1.
C'est alors que le silence immobile s'adresse enfin au serviteur... Ainsi submergé par cet instant de pure proximité L'initié se revoit naître et progresser Dans une compréhension qui verbalise à la fois l'infime et le colossal À cette surface réfléchissante émerge l'ambition élémentaire De poursuivre l'élan dans la courbe immense Et prétendre que quiconque sort de l'ombre Touche L’Ailleurs Entrevoir soudain un absolu si fluide Que l'évidence qui en émane nous imprègne À la manière des plus beaux hymnes jamais mémorisés
2.
Sur l'une des plus anciennes stèles de Bral sont gravés seize principes Ceux-là mêmes qu'on entonne à voix haute, qu'on médite et murmure À l'intention d'un futur proche ou simplement l'éternité Les simiesques redressèrent l'échine; on vit leurs haut faits s'édifier S'aventurant de plein gré dans l'ambivalence, ils perçurent la nuance Entre tenir tête et s'entêter; ils surent se justifier Quiconque invoque par cette stature une rectitude chez l'incurvé Discernera la fraude au jour de l'épreuve imposée, de la mythique traversée Dominant les songes obscurs, prônant l'antique félicité Entérinera sa cause et sa confiance immémoriale dans la trajectoire initiale Par un étrange concours de circonstances je me suis compromis J'ai réfuté la voix des aînés, je les ai contesté J'ai du débattre de mon arrogance avec ardeur et véhémence À mon endroit une requête fut placée; il aura fallu m'expatrier L'humilité me valu l'indulgence d'une triade d'accomplis Sachant déjà fort bien que les épreuves m'attendent...
3.
Pour que l'histoire de notre monde ne débute pas par un mensonge L'inestimable fut retranscrit; l'individu devenu instruit Et sous la voûte fut érigé le monolithe de nos aïeux À la mémoire du nébuleux, l'inassouvi, le narcissique Ce que tu viens t'approprier; l'acharnement, l'envie de gloire Pour qui désire franchir le pont comme il en était du miroir Au rythme des peuples et leurs alliances Ou des empires qui se démembrent L'espèce, à force de s'y méprendre, S'engage à retenir le meilleur et le pire Pour que l'histoire de notre monde ne finisse pas dans l'imposture Nous de la voûte céleste faisons foi de nos actes Un cycle qui se génère mérite l'attention des protagonistes Au moment où les témoignages se diffusent et saisissent Reste à présent déconcertante la génuflexion d'un noble Obnubilé devant de fragiles voluptés Comme à l'époque lointaine où notre effroi Transfigura la foudre et le tonnerre en titans légendaires Au rythme des peuples et leurs alliances Ou des empires qui se démembrent L'espèce, à force de s'y méprendre, S'engage à retenir le meilleur et le pire
4.
Tu entres ici dans nos domaines, ici t'attend le piège Sache qu'il faudra te prévaloir d'une chance d'y être épargné Ce sursis sera réconfort face aux rhétoriques brutales Qu'on t'adressera par quatre fois et où intervenir tu devras Des confins de l'enfance, l'innocence et l'erreur Aux âges ou l'on cherchera jouvence, l'ignorance et la peur À tour de rôle, devant chacun, tu te compromettras Tes convictions seront bafouées, d'humiliantes blessures infligées Tu t'engages dans l'épreuve de nos domaines Un pont duquel on ne bifurque pas Comme on entre dans le piège un à la fois Car on entre dans le piège un à la fois
5.
Instrumentale
6.
Hors de mon refuge, loin de chez moi Au-delà du pont duquel on ne bifurque pas Sur un site initiatique de mon parcours allégorique Je suis en territoire cynique, aux revirements sournois. Arrive celui que j'appréhende; le plus jeune interlocuteur Emblématique de l'innocence; des questions de l'enfance Si je brise son rêve, je brise le rêveur Si j'ose le désillusionner, je ne suis qu'un bavasseur Coupable et victime d'entretenir la fiction Et de laisser si peu de place au doute et au soupçon L'étrange comme l'inconnu fascinent, à plus forte raison Ce qui semble défier l'ordre des Facultés, du Talent et des Dons Il m'interroge du regard; je viens d'ailleurs, je suis bizarre C'est un jeu entre influence et vulnérabilité Concevoir, c'est ironiquement savoir manipuler Les impressions qui ébahissent, nos résurgences de naïveté L'ambiguïté est une variable dans l'intention L'inoffensif pour le cupide n'est que tentation L'arnaque à la mesure du potentiel d'exploitation Au mépris des Facultés, du Talent et des Dons Coupable et victime d'entretenir la fiction Et de laisser si peu de place au doute et au soupçon L'étrange comme l'inconnu fascinent, à plus forte raison Ce qui semble défier l'ordre des Facultés, du Talent et des Dons
7.
Ma Réplique 09:37
Ta reddition, ta contrition, ta rédemption Ta révérence, ton allégeance, ta soumission Rien n'est immuable, rien n'est absolu Affronte l'indiscutable Rien de révolu Rien d'irrévocable, rien de conclu Surprend l'irréfutable Rien n'est exclu Entre dressage et droiture, correction et rectitude Il y a l'ébauche de nos moralités Malgré l'effervescence, malgré la courbe immense Et notre nature indisciplinée Je comprends les contraintes que l'on s'impose pour vivre côte à côte Et pourvoir à toutes les priorités Instaurer des principes, nos droits et nos devoirs Et loisir pour qui veut s'émanciper La vie se fait persuasive, l'humain s'entête mais se ravise La notion même de faute se modernise Quand le fidèle, aussi loyal soit-il, reste curieux Ce qui est répréhensible demeure l'enjeu Mon désir d'être libre est ma réplique au désordre idéologique C'est ce pourquoi j'écris; pourquoi je suis parti Et à l'échelle de ma conscience, voici mon interprétation Rien n'est immuable, rien n'est absolu Rien d'irrévocable... Ta reddition, ta contrition, ta rédemption Ta révérence, ton allégeance, ta soumission L'unicité est un leurre, la farce et l'erreur Nous sommes nous-même la promesse d'un monde meilleur Capables de distinction, d'éveil au doute et au soupçon C'est l'hérésie qui calibre nos valeurs Ta reddition, ta contrition, ta rédemption Ta révérence,ton allégeance, ta soumission Ta dévotion, ton abandon, capitulation
8.
Il existe cet écart souvent variable, toujours injuste Entre le voeu de s'accomplir, le souhait inné de s'investir Et ce qu'il en résulte à l'heure du bilan Un différent entre le motif et sa réalisation Un manifeste d'imperfection et d'inachevé...
9.
Il est prédit qu'un événement déterminant Annoncera la fin de notre apogée Il est écrit qu'un jugement sans précédant Scellera le destin des croyants, des athées Il est prévu que les puissants, les dominants Seront marqués de désarroi, d'absurdité Il est convenu qu'en abondance, les récompenses Reviennent à qui ont su ne rien transgresser Devant l'éternel Devant le démentiel Et cette absence de réponse qui crée le vide spirituel Y a t'il eu manigance dans l'attribution de la chance? Puis-je vraiment espérer m'apaiser dans la délivrance? Malicieux, tendancieux, Insidieux Aux allures de magie, de supercherie Imagerie divinatoire, comment y croire? Quel en est son attrait, quel est son pouvoir? Subir le blâme de ma faiblesse Si mon salut est en détresse L'insultant sacrilège des désespoirs conditionnés L'outrage de ce manège qui persécute le tourmenté S'empoisonner l'avenir de paraboles distortionnées Être incité à se commettre sur des questions mal posées S'humilier à souffrir, à se châtier, en perdre son identité Voué à se maudire et s'haïr à perpétuité; se profaner
10.
Fermez les frontières Protégeons nos terres N'approchez plus, n'essayez plus, rien ne va plus Hissez les bannières N'insistez plus, n'y pensez plus, rien ne va plus Qui va là? Qui t'envoie? Qui t'a suivi? Cette route n'est plus la tienne, ta quête s'arrête ici L'accès désormais refusé, nous devenons ennemis Dorénavant étrangers jusqu'à nouvel avis Esprit libre ou fugueur sans loi Sans affiliation Aventurier ou vagabond Proscrit pour mille raisons Tu viens de ces endroits qui m'inspirent déception Abstraits et chaotiques... presque indignes de mention Tu as dévié, encore égaré, désorienté Une divergence diamétrale impossible à réconcilier L'instinct ne sauvera personne de l'ignorance Et nous saurons faire la guerre Aux voix de discordance Par mise à l'index, par procès d'intention Je m'insurge devant le monde et ses maux Un manteau, des bottes, des vivres et un couteau Sont ici moins des atouts qu'un fardeau Pour tant d'impunité Je te fais obstruction Je me méfie de toi Tu ne penses plus comme moi Je ne permettrai jamais l'affront N'approchez plus, n'essayez plus, rien ne va plus Fermez les frontières N'insistez plus, n'y pensez plus, rien ne va plus Protégeons nos terres N'approchez plus, n'essayez plus, rien ne va plus Hissez les bannières N'insistez plus, n'y pensez plus, rien ne va plus
11.
Instrumentale
12.
Au dénouement, à l'heure de la clarté Dans ce zénith venu m'interpeller Libéré du vertige, exténué Comme ceux qui l'effleurent, qui l'ont caressé Au centre de l'exercice, au coeur du synopsis Scrutant les détails de l'exposé L'étreinte du viscéral et du cérébral Éblouissant comme la Voûte étoilée Sans équivoque...je poursuis...assidûment...je suis vivant Dans ce grandiose...omniprésent...je me situe...maladroitement Enharmonique...avec le temps...qui me regarde...indifférent C'est le portrait...définitif...c'est ce vers quoi...vers quoi je tends Ces énoncés suggèrent une myriade d'approximations J'y reconnais l'impasse, les épisodes de stagnation Envahi par la physique de l'infime, du colossal Si courte est la distance de l'épitaphe au cri primal Quiconque invoque par cette stature une rectitude chez l'incurvé Discernera la fraude au jour de l'épreuve imposée, de la mythique traversée Dominant les songes obscurs, prônant l'antique félicité Entérinera sa cause et sa confiance immémoriale dans la trajectoire initiale Car au seuil des équidistances, j'accède à d'autres évidences Ma place dans l'existence, mon déploiement, ma pertinence, ma présence Et la résonance de ce que j'ai à dire.

credits

released April 18, 2017

Sylvain Leblanc : Basse, Voix, Violon
Pierre Donckerwolcke : Batterie, Percussion, Voix, Flûte
Jean-Claude Roy : Guitare, Voix, Mandoline
Martine Auger : Voix
Élisabeth Blier : Voix
Sylvain Arsenault : Solo d'orgue dans La Trajectoire Initiale
Réalisation et Programmation: Inistekar
Mixage Et Mastering : Jean-Claude Roy et Pierre Donckerwolcke
Illustration: Benjamin Trottier

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